Fièvre, maux de gorge, douleurs : pourquoi les anti-inflammatoires peuvent être risqués ?

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) “peuvent masquer les symptômes d’une infection bactérienne et retarder un traitement adapté”, selon l’ANSM. En cause : leur action anti-inflammatoire, qui peut atténuer fièvre et douleurs sans freiner la progression de bactéries comme les streptocoques ou les pneumocoques. Résultat, la gravité de l’infection peut être sous-estimée.

L’agence sanitaire indique que “des cas d’infections bactériennes graves dans un contexte de prise d’un AINS pendant un épisode infectieux sont régulièrement rapportés”. Entre 2019 et mi-2023, 162 cas graves ont été déclarés avec l’ibuprofène et 54 avec le kétoprofène. Ces infections ont entraîné des complications lourdes : sepsis, chocs septiques, méningites ou infections cutanées sévères. Douze décès ont été recensés, touchant parfois “des enfants et de jeunes adultes en bonne santé”.

Le paracétamol à privilégier

Face à ces risques, l’ANSM rappelle que “le paracétamol reste le médicament à privilégier lorsqu’un traitement est envisagé pour traiter la fièvre ou la douleur” en cas d’infection courante ou de syndrome grippal. Les anti-inflammatoires ne doivent être utilisés qu’en seconde intention, après avis médical.

L’agence recommande d’“éviter de prendre un AINS si vous avez les symptômes d’une infection” et de consulter un médecin si la fièvre ou les douleurs persistent. Une vigilance accrue est également demandée aux patients déjà sous anti-inflammatoires pour une maladie chronique, en particulier en période hivernale.