Violences conjugales : une hausse des appels au 3919 cet été

L’été 2025 est marqué par une recrudescence des violences conjugales. En seulement deux mois, quinze femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Depuis janvier, le compteur atteint déjà 99 féminicides. Un chiffre qui illustre l’ampleur du phénomène et qui fait craindre une nouvelle année noire.

Parmi ces drames récents, le meurtre de Tatiana Mevel à Saint-Jouan-des-Guérets, en Ille-et-Vilaine. Elle a été tuée par son ex-compagnon début août, devenant la quatrième victime recensée ce mois-là.

La période estivale renforce l’isolement des victimes. Les vacances, synonymes de proximité accrue avec l’auteur des violences, réduisent les possibilités de trouver du soutien. Moins d’interlocuteurs disponibles, des services publics en effectifs réduits et des associations en sous-capacité : autant de freins à l’appel à l’aide. Le 3919, numéro national de référence, a enregistré une hausse de 4 % des appels entre juin et juillet.

Des associations en manque de moyens

Dans plusieurs régions, les associations d’aide aux femmes victimes de violences font face à des coupes budgétaires importantes. Certaines structures ont dû supprimer des postes clés, comme à Saint-Nazaire où l’absence d’une juriste prive de nombreuses femmes de soutien juridique en zone rurale et en quartiers prioritaires. Faute de moyens, les centres craignent de ne plus pouvoir assurer leurs missions.

Le retard dans le versement des subventions d’État et la baisse de certains budgets régionaux, notamment dans les Pays de la Loire, aggravent encore la situation. Les associations alertent : sans financements pérennes, leur capacité d’accueil et d’accompagnement s’effondre.