Vannes, Quimperlé, Pontivy, Lorient, Ancenis, Les Sables d'Olonnes. L'affaire Le Scouarnec
Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien aujourd’hui accusé d’avoir agressé sexuellement ou violé près de 300 patients, principalement mineurs, a exercé dans de nombreux hôpitaux en Bretagne, Pays de la Loire et Charente-Maritime. Retour sur ces villes meurtries avant son procès historique à Vannes.
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Le 24 février 2025, le tribunal de Vannes deviendra le théâtre du plus grand procès de pédocriminalité en France, celui de Joël Le Scouarnec. Pendant plusieurs mois, les victimes se succéderont pour témoigner, briser enfin l’omerta. Les hôpitaux qui avaient offert un refuge à cet homme devront aussi répondre. Rappel des faits :
Vannes : l'épicentre du scandale
Dans cette ville bretonne où il officia pendant une décennie, Joël Le Scouarnec agissait dans l'ombre des couloirs de la polyclinique du Sacré-Cœur. Les chiffres sont glaçants : 213 patients potentiellement victimes. L'homme en qui parents et enfants avaient confiance usait de stratagèmes insidieux pour isoler ses proies, sous le couvert d'examens médicaux et d'interventions chirurgicales. Vannes porte aujourd’hui le poids de cette tragédie, marquée par des vies brisées et des familles en quête de vérité.
Quimperlé, Lorient, Malestroit et Pontivy : le choc
Après avoir sévi à Vannes, Le Scouarnec n’en avait pas fini avec la Bretagne. Dans les salles d’opération de Quimperlé, Lorient, Malestroit et Pontivy, il poursuivit ses exactions, usant de la même mécanique du silence. À Quimperlé c'est 43 victimes qui ont été identifiées, des enfants hospitalisés qui pensaient être en sécurité. À Lorient, entre 2004 et 2007, 8 patients ont été recensés.
Saint-Brieuc et Morlaix : une empreinte laissée en Côtes-d’Armor et Finistère
Il passa aussi par Saint-Brieuc et Morlaix, où, comme un spectre silencieux, il continua de multiplier les agressions sous couvert de soins médicaux. Là encore, des enfants plongés dans la torpeur de l’anesthésie se réveillèrent sans souvenirs, sans blessures visibles, mais porteurs d’un traumatisme enfoui.
Jusqu'à 20 ans de prison : un verdict attendu
Pendant 23 ans, entre 1991 et 2014, Joël Le Scouarnec a profité de sa position de chirurgien pour commettre ses crimes dans plusieurs régions, de la Bretagne à la Charente-Maritime, en passant par l’Indre-et-Loire. Accusé de viols aggravés et d’agressions sexuelles aggravées, il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
L’accusé, malgré des aveux partiels, rejette certaines accusations, affirmant que certains actes relevaient d’un cadre médical. Pourtant, la Justice l’avait déjà condamné une première fois en 2020 à 15 ans de prison pour des atteintes sexuelles sur une nièce et une jeune patiente dans les années 1990, ainsi que pour des viols sur une autre nièce et sa voisine.
Ce procès s’annonce déterminant : au-delà du sort de Joël Le Scouarnec, il questionnera l’ampleur des dysfonctionnements ayant permis à un homme d’abuser de centaines de victimes en toute impunité.