Robert Badinter au Panthéon : la justice et la vie comme héritage
Ce jeudi 9 octobre, Robert Badinter, figure majeure de la justice française et artisan de l’abolition de la peine de mort, entre au Panthéon.
/medias/jQeGQgXNld/image/Capture_d_e_cran_2025_10_08_a__19_17_421759943909676.png)
L’ancien garde des Sceaux, décédé en février 2024 à 95 ans, rejoint ce soir le Panthéon, aux côtés des grandes figures de la République. La cérémonie, sobre et solennelle, se déroulera à Paris à partir de 19 h. Le cercueil de Robert Badinter remontera la rue Soufflot avant d’être accueilli sous la coupole par le président de la République, qui prononcera un hommage en présence de la famille et de nombreuses personnalités.
Cette panthéonisation, la cinquième sous le mandat d’Emmanuel Macron, consacre l’homme d’État qui a profondément marqué la justice française. L’abolition de la peine de mort, votée en 1981, demeure l’acte fondateur de son engagement, symbole d’une société qui choisit la vie et la dignité humaine.
Un parcours façonné par l’histoire
Robert Badinter a grandi à Nantes, où sa famille, d’origine juive, s’était installée en 1939 dans le quartier du Bouffay. Élève du lycée Clemenceau, il y passe une partie de sa jeunesse avant d’être confronté à la tragédie de la guerre. L’arrestation et la déportation de son père en 1943 ont profondément marqué son rapport à la justice et à l’humanité.
Ces années nantaises ont contribué à forger chez lui une conviction inébranlable : la loi doit protéger, jamais condamner à mort. En 2008, il était revenu à Nantes pour célébrer le bicentenaire de son ancien lycée, soulignant son attachement à la ville où son engagement avait pris racine.
Une figure morale pour la République
Tout au long de sa carrière, Robert Badinter a défendu l’idée d’une justice tournée vers la raison, la réforme et la dignité humaine. Son combat abolitionniste, mené dans un climat politique et social encore hostile, a profondément transformé le regard des Français sur la peine de mort.
Sa panthéonisation s’inscrit dans la continuité des choix du chef de l’État, qui a souhaité rendre hommage à celles et ceux ayant incarné les valeurs universelles de la République. Après Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker et Missak Manouchian, Robert Badinter rejoint à son tour ce lieu symbole d’unité et de mémoire.
Publié : 8 octobre 2025 à 19h19 par Titouan GUIBERT