Pesticides : selon une étude, vivre près des vignes expose davantage

Les habitants des zones viticoles, en particulier les enfants, présentent des niveaux d’exposition aux pesticides plus élevés que ceux vivant loin de toute culture. Santé publique France et l’Anses appellent à réduire drastiquement l’usage de ces produits.

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Crédit : Wikimedia Commmons - luigifab

Publiée ce lundi 15 septembre, l’étude PestiRiv menée par Santé publique France et l’Anses apporte des données inédites sur l’exposition des riverains aux pesticides. L’enquête a suivi près de 2 700 adultes et enfants dans six grandes régions viticoles françaises entre 2021 et 2022. Les chercheurs ont comparé les résultats de personnes vivant à moins de 500 mètres des vignes à ceux de foyers installés à plus de 5 km de toute culture.

Urine, cheveux, poussières domestiques, air intérieur, tous les types d’échantillons prélevés révèlent une contamination plus fréquente en zone viticole. Les enfants de 3 à 6 ans apparaissent particulièrement imprégnés, leur organisme éliminant moins bien les polluants et leurs comportements, comme les jeux au sol, les exposant davantage. En période de traitements, entre mars et août, l’exposition augmente fortement, jusqu’à 60 % dans les urines et jusqu’à 700 % dans les poussières selon les substances.

Pas d’alerte sanitaire immédiate

Les concentrations mesurées restent dans les marges prévues par les autorisations de mise sur le marché, assurent les autorités. Mais les résultats confirment que la proximité des cultures influe directement sur l’imprégnation des riverains. Plus on habite près des vignes, plus on est exposé.

Sans faire reposer toute la responsabilité sur les habitants, les chercheurs recommandent néanmoins de fermer les fenêtres et de rentrer son linge lors des traitements, de se déchausser en entrant chez soi, de nettoyer régulièrement les sols, d’éplucher les fruits et légumes du jardin et de limiter la consommation d’œufs issus de poulaillers domestiques situés en zone agricole.

Un appel à réduire l’usage des pesticides

Au-delà de ces conseils, l’Anses et Santé publique France insistent sur une mesure centrale, réduire au strict nécessaire le recours aux produits phytopharmaceutiques. Elles appellent les pouvoirs publics à appliquer de façon ambitieuse le plan Ecophyto 2030, qui vise à diminuer l’usage des pesticides en France.

L’étude PestiRiv se concentre sur l’exposition mais ne tire pas encore de conclusions sur les effets sanitaires. Une seconde phase de recherche, centrée sur les risques pour la santé, doit être menée dans les prochaines année.

Publié : 15 septembre 2025 à 19h11 par Dimitri COUTAND

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