Natalité en berne : la France face à un tournant démographique inédit

Pour la première fois depuis des décennies hors période de guerre, la France ne compte plus davantage de naissances que de décès.

La natalité ne compense plus la mortalité en France, selon l'Ined
La natalité ne compense plus la mortalité en France, selon l'Ined
Crédit : MAXPPP

Au 1er janvier 2025, la France comptait 68,5 millions d’habitants. En 2024, 629 000 naissances ont été enregistrées pour 630 000 décès. Résultat : la croissance démographique naturelle est nulle. Une situation inédite depuis le début de l’ère industrielle, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined). Désormais, seule l’immigration permet à la population de continuer à augmenter.

La baisse de la natalité s’inscrit dans une tendance de fond. En vingt ans, le nombre moyen d’enfants souhaités par les femmes de moins de 30 ans est passé de 2,5 à 1,9. Précarité, difficultés d’accès au logement, incertitudes économiques et climatiques freinent les projets familiaux. Cette diminution touche l’ensemble du territoire, aussi bien les zones rurales que les grandes villes, et devrait se poursuivre.

Le poids du vieillissement de la population

Autre facteur aggravant : les difficultés à concevoir. Environ un couple sur huit à dix en âge de procréer est concerné. Face à ce constat, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place prochaine d’un plan national de lutte contre l’infertilité, promis début 2024 mais encore attendu sur le terrain.

La hausse du nombre de décès s’explique par l’arrivée aux grands âges des générations issues du baby-boom. Les personnes nées après la Seconde Guerre mondiale atteignent désormais, pour beaucoup, plus de 75 ans. Si l’espérance de vie progresse légèrement – 80 ans pour les hommes, plus de 85 ans pour les femmes –, des inégalités territoriales persistent, notamment en zones rurales où l’accès aux soins reste plus difficile.

Publié : 16 décembre 2025 à 19h28 par Titouan GUIBERT

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