Moins d’enfants, plus de doutes : les Français revoient la famille à la baisse
Le modèle familial évolue : les Français souhaitent aujourd’hui nettement moins d’enfants qu’il y a vingt ans. Une tendance marquée chez les jeunes, selon une enquête de l’Ined, qui lie ce recul aux incertitudes pesant sur l’avenir, à l’évolution des mentalités et aux défis environnementaux.
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Selon une étude menée en 2024 par l’Institut national d'études démographiques (Ined), le nombre d’enfants souhaités en France est en baisse. En vingt ans, il a chuté de 2,5 à 1,9 pour les femmes, et de 2,3 à 1,8 pour les hommes. Cette tendance reflète un changement profond dans les aspirations parentales, avec une préférence croissante pour les familles restreintes.
Une rupture générationnelle
Le désintérêt pour les familles nombreuses est particulièrement visible chez les moins de 30 ans. Aujourd’hui, seuls 10 % des jeunes hommes et 16 % des jeunes femmes veulent trois enfants. À l’inverse, les réponses "zéro ou un enfant" gagnent du terrain. La famille à deux enfants reste la norme pour 65 % des 18-49 ans, mais elle est désormais perçue comme un maximum à ne pas dépasser.
Un avenir incertain, des choix réfléchis
Les raisons de cette évolution sont multiples. Le rapport de l’Ined met en lumière l’impact de la conscience écologique, la crainte pour les générations futures, mais aussi l’évolution des rapports de genre. Les personnes aux convictions égalitaires tendent également à souhaiter moins d’enfants, envisageant la parentalité autrement.
Une tendance durable ?
Le recul du taux de fécondité – passé de 2,0 à 1,6 enfant par femme entre 2014 et 2024 – semble donc s’ancrer dans les mentalités. Pour les chercheurs, cette baisse est appelée à durer, car elle traduit un changement structurel du projet familial dans la société française.