Médicaments « à éviter » : la revue Prescrire élargit sa liste et relance le débat

La revue médicale Prescrire a publié, lundi 1ᵉʳ décembre, son bilan annuel pointant plus d’une centaine de médicaments considérés comme davantage dangereux qu’efficaces. Cette liste, très suivie dans le monde médical pour son indépendance, s’enrichit cette année de quatre nouveaux traitements issus de domaines variés : gynécologie, pneumologie et rhumatologie.

Parmi les produits régulièrement épinglés, le Smecta reste l’un des cas emblématiques. Ce traitement, bien installé dans les armoires à pharmacie contre les diarrhées, est dénoncé par Prescrire pour son efficacité jugée insuffisante et la présence potentielle de plomb dans sa composition, un élément qui alimente les inquiétudes depuis plusieurs années.

Quatre nouveaux médicaments

Dans sa nouvelle édition, Prescrire s’attaque au fézolinétant (Veoza), un traitement destiné aux bouffées de chaleur liées à la ménopause. Non hormonal, il était présenté comme une alternative innovante. Mais la revue alerte sur un risque de graves atteintes hépatiques, jugé disproportionné face aux bénéfices attendus.

Le géfapixant (Lyfnua), conçu pour les patients souffrant de toux chronique réfractaire, figure également dans la liste. La revue évoque des troubles du goût très fréquents et des suspicions de risque accru de pneumonie. La chondroïtine (Chondrosulf), utilisée contre l’arthrose, est elle aussi visée. Selon Prescrire, aucune preuve solide d’efficacité n’a été établie, tandis que des réactions allergiques sévères restent possibles, bien que rares.

Enfin, l’andexanet alfa, un médicament d’urgence utilisé à l’hôpital contre les hémorragies graves, est suspecté de provoquer des complications cardiovasculaires majeures. Il n’est toutefois pas commercialisé en France.