Lutte contre le sida : le Sidaction alerte sur les discours masculinistes sur les réseaux sociaux et leur impact sur la santé sexuelle des jeunes

En France en 2024, environ 5 100 personnes ont découvert leur séropositivité et 9 700 vivraient avec le VIH sans savoir qu’elles sont infectées, d'après Santé publique France. 

Dans ce contexte, le Sidaction a publié l'étude OpinionWay sur "les hommes et le masculinisme", à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, lundi 1er décembre 2025. D'après ce sondage, plus d’un homme sur trois chez les 16-34 ans consulte des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux. Parmi eux, ils sont cinq fois plus nombreux que les 50-59 ans à “comprendre” le retrait non consenti d’un préservatif pendant un rapport sexuel. Un jeune sur six pense que le préservatif est un signe de faiblesse, qui "met en danger leur virilité". 17 % (contre 5 % des quinquas) considèrent que le port du préservatif "ne vaut pas le coup" avec une/un partenaire d’un soir, 14 % (contre 6 %) estiment aussi que le préservatif n’est utile que dans les relations sexuelles entre hommes, alors que 53 % des contaminations ont lieu au cours de rapports hétérosexuels.

Face à ces résultats, le Sidaction juge “urgent de renforcer l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle”. L'association de lutte contre le sida a également lancé une campagne sur les réseaux sociaux, reprenant les codes des masculinistes et a diffusé "discrètement sur TikTok une série de vidéos virales imitant les codes des influenceurs 'alpha', pour réinjecter prévention, respect et information fiable dans les feeds des jeunes hommes".

Une "remobilisation urgente des pouvoirs publics"

Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) appelle, lundi 1er décembre 2025, à une "remobilisation urgente des pouvoirs publics", face aux impacts de la baisse des financements publics à l’international. Le CNS rappelle qu'au cours des derniers mois "le paysage de la lutte contre le VIH/sida a été profondément fragilisé en France et à l’international, avec la réduction des financements et des difficultés croissantes d’accès à la prévention et aux soins", et "ces menaces mettent en péril les progrès accomplis depuis 40 ans". 

La baisse des financements américains mais aussi français, parmi les principaux donateurs au Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme "menace les programmes de lutte contre le VIH et pourrait provoquer une hausse de plusieurs millions d’infections par le VIH et de décès évitables dans les pays à ressources limitées", alerte le CNS.