Les Bretons, champions du tri… mais aussi de la production de déchets
Selon l’Insee, la Bretagne est à la fois la région qui produit le plus de déchets ménagers par habitant, mais aussi celle qui les trie le mieux. Un paradoxe révélateur de modes de vie, de pratiques territoriales et de l’impact du tourisme sur la gestion des déchets.
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Avec 623 kg de déchets ménagers par habitant en 2021, la Bretagne surclasse largement la moyenne nationale (548 kg). C’est le revers de la médaille pour une région souvent citée en exemple pour ses efforts écologiques. En parallèle, 69 % de ces déchets sont triés, contre seulement 55 % dans le reste de la France. Un chiffre qui place les Bretons en tête du classement du tri sélectif.
La performance est également notable en ce qui concerne les dépôts en déchetterie : 47 % des déchets y sont déposés en Bretagne, contre 33 % en moyenne dans l’Hexagone.
Des départements inégaux face aux déchets
Les Côtes-d’Armor arrivent en tête avec 755 kg de déchets par habitant, suivies du Finistère (706 kg), du Morbihan (619 kg) et enfin de l’Ille-et-Vilaine (484 kg). Ces écarts s’expliquent en partie par la collecte des déchets verts et biodéchets, qui varie fortement d’un département à l’autre.
Par exemple, la quantité de déchets verts collectés s’élève à 229 kg/habitant dans les Côtes-d’Armor, contre seulement 100 kg en Ille-et-Vilaine. Ce dernier département bénéficie aussi d’une tarification incitative, qui limite naturellement la production de déchets. À l’inverse, les zones littorales, plus touristiques, enregistrent une production artificiellement gonflée par la fréquentation saisonnière.
Des politiques locales qui font la différence
Depuis la loi NOTRe de 2015, les intercommunalités gèrent la collecte et le traitement des déchets. Résultat : les pratiques diffèrent d’un territoire à l’autre. L’Ille-et-Vilaine, par exemple, mise sur le recyclage (38 % de valorisation matière), tandis que les Côtes-d’Armor et le Finistère privilégient la valorisation organique, c’est-à-dire le compostage ou la méthanisation des biodéchets.
Ces différences illustrent non seulement des choix politiques locaux, mais aussi des cultures de gestion des déchets propres à chaque département. Le tout dans un cadre où la pression s’accentue : les collectivités doivent à la fois réduire les volumes et améliorer la qualité du tri.
Publié : 4 juin 2025 à 19h29 par Titouan Guibert