Le moustique tigre envahit la France : 84 % des départements colonisés

Apparu en 2004 dans le sud de la France, le moustique tigre a conquis 84 % du territoire métropolitain, y compris la Corse. Vecteur de maladies comme la dengue ou le chikungunya, il impose de nouvelles stratégies de santé publique face à une menace qui ne cesse de s’étendre.

Un moustique tigre, illustration
Un moustique tigre, illustration
Crédit : James Gathany, Public Health Image Library, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3670049

Originaire d’Asie du Sud-Est, Aedes albopictus, alias moustique tigre, a été repéré pour la première fois en France métropolitaine en 2004, dans une zone du sud. Vingt ans plus tard, il est désormais implanté dans la quasi-totalité du pays. Les seuls territoires encore relativement épargnés se trouvent dans le nord, là où les températures restent plus fraîches, mais leur vulnérabilité augmente à chaque saison chaude.

Classé parmi les espèces les plus invasives du monde, le moustique tigre doit son succès à sa grande capacité d’adaptation, notamment en milieu urbain, où il trouve facilement des gîtes larvaires dans les moindres recoins d’eau stagnante.

Des risques sanitaires bien réels

Au-delà de la nuisance quotidienne, ce moustique est vecteur de maladies potentiellement graves. En 2024, plus de 4 700 cas de dengue ont été recensés en France, dont une part croissante de contaminations locales. Les cas de chikungunya connaissent aussi une hausse spectaculaire : 900 cas depuis début 2025, contre seulement 26 en 2024.

La situation inquiète d’autant plus que la circulation « autochtone » du virus — c’est-à-dire sans voyage préalable — se développe, particulièrement dans les zones où le moustique est bien installé. Le ministère de la Santé a d’ailleurs mis en garde contre une possible propagation continue sur le sol métropolitain.

Des mesures expérimentales et des gestes simples

Face à cette menace, certaines collectivités innovent. À Brive-la-Gaillarde (Corrèze), des milliers de moustiques mâles stériles ont été relâchés en mai 2025 pour réduire la reproduction de l’espèce. Une première en métropole, inspirée de techniques déjà testées en outre-mer.

Mais les autorités rappellent que chacun peut contribuer à limiter la prolifération. L’élimination des eaux stagnantes — dans les pots, les gouttières, les bâches ou les objets à l’extérieur — reste le moyen de lutte le plus efficace. Pour se protéger des piqûres, le port de vêtements couvrants et l’usage de répulsifs sont vivement recommandés.

Publié : 3 juin 2025 à 18h42 par Titouan GUIBERT

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