Le gazole n’est presque plus moins cher que l’essence

Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la fiscalité avantageuse qui faisait la force du diesel s’est érodée au fil du temps. L’écart de taxes entre gazole et essence, qui atteignait 18 centimes par litre en 2009, n’est plus que de 7 centimes aujourd’hui. L’objectif des pouvoirs publics est clair : réduire l’attrait pour un carburant jugé plus polluant, tout en accompagnant la transition vers l’hybride et l’électrique.

À cette pression fiscale s’ajoute la contrainte géopolitique. La France reste largement dépendante des importations de gazole, alors qu’elle est presque autosuffisante pour l’essence. Depuis l’embargo sur la Russie en 2023, il faut acheminer le diesel depuis le Moyen-Orient, l’Inde ou les États-Unis, à des coûts logistiques bien plus élevés. Même quand le prix du baril recule, ces frais supplémentaires empêchent le gazole de baisser autant que l’essence.

La production de diesel moins rentable

Enfin, le marché automobile joue aussi contre le diesel. Sa part dans les ventes de voitures neuves s’effondre, tombant à moins de 5 % en France, tandis que les modèles hybrides et électriques séduisent de plus en plus. Cette désaffection rend la production de diesel moins rentable pour les raffineries, ce qui contribue encore à maintenir des prix élevés à la pompe.

Résultat : le diesel a perdu son statut de carburant économique et l’écart avec l’essence ne devrait pas retrouver ses niveaux d’antan.