La publicité des paris sportifs dans le viseur d'Addictions France

“Les opérateurs ciblent délibérément les jeunes et encouragent des comportements addictifs, profitant d’un cadre réglementaire insuffisant”, pointe Addictions France dans son rapport. L’association décrit un marché en plein essor où le pari sportif est présenté comme indissociable du plaisir de suivre une compétition.

En 2024, les opérateurs ont dépensé 670 millions d’euros en publicité. Sponsoring de clubs, spots pendant les matchs, bonus, freebets : tout est conçu pour inciter à miser toujours plus. Selon un sondage IFOP pour Addictions France, 62 % des parieurs ont déjà joué sous l’influence d’une publicité.

Les réseaux sociaux sont devenus un terrain privilégié, avec des influenceurs comme Mohammed Henni ou Paga qui touchent des millions de jeunes abonnés. “L’industrie des paris sportifs prospère sur l’illusion et la dépendance”, dénonce Myriam Savy, directrice de la communication et du plaidoyer.

Malgré les règles de l’Autorité Nationale des Jeux, 30 % des contenus analysés par Addictions France ne respectent pas les directives et 80 % omettent les messages de prévention obligatoires. L’association réclame un encadrement plus strict, à l’image de la loi Evin, pour protéger les publics vulnérables.