La Cour des comptes dénonce l’échec de l’école primaire française

La Cour des comptes dresse un constat sans appel : le niveau des élèves français en lecture et en mathématiques est largement en deçà des standards européens. Dans son rapport publié ce mardi 20 mai, elle estime que le niveau général est “inacceptable”. Pire encore, les inégalités entre les élèves les plus à l’aise et ceux en difficulté ne cessent de s’amplifier.

Près d’un élève sur cinq entre au collège sans maîtriser les savoirs fondamentaux attendus à la fin du primaire, malgré une hausse de 26 % des dépenses par élève entre 2012 et 2022 (soit plus de 7 200 euros par an).

Des inégalités qui se creusent

Le rapport pointe aussi un système qui peine à réduire les fractures sociales et territoriales. Les élèves issus de milieux défavorisés, ou vivant dans des zones rurales ou périurbaines, sont davantage exposés à l’échec scolaire. Les moyens restent mal répartis : les classes restent surchargées dans certains territoires, et les enseignants les moins expérimentés y sont souvent affectés.

Les dispositifs d’éducation prioritaire sont jugés peu lisibles et insuffisamment évalués, ce qui limite leur efficacité.

La semaine de 4 jours loin de faire l’unanimité

Autre point de tension : l’organisation du temps scolaire. La Cour critique fortement la généralisation de la semaine de quatre jours, en vigueur dans 90 % des communes. Ce rythme impose une concentration excessive des apprentissages sur seulement quatre journées, ce qui nuit à la qualité des enseignements.

Appuyée par des avis scientifiques, notamment ceux de l’Académie nationale de médecine, la Cour plaide pour une refonte du temps scolaire afin qu’il respecte davantage les rythmes biologiques de l’enfant et permette une meilleure articulation entre les temps éducatif, périscolaire et individualisé.

Quelles solutions ?

Pour enrayer cette spirale, la Cour des comptes appelle à une réforme en profondeur : améliorer l’attractivité du métier d’enseignant, mieux répartir les ressources, et repenser le temps scolaire. Au cœur de ses recommandations : replacer les besoins des élèves au centre des priorités, pour que l’école primaire redevienne un véritable socle de réussite pour tous.