Jean-Louis Debré : figure emblématique de la Ve République s’est éteint à l'âge de 80 ans
Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel et figure incontournable de la droite française, est décédé à l'âge de 80 ans.
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Jean-Louis Debré, fidèle compagnon de Jacques Chirac, aura marqué la politique française à travers une carrière de plus de quarante ans, occupant des postes de premier plan, de ministre de l’Intérieur à président de l’Assemblée nationale.
Un parcours riche
Fils de Michel Debré, architecte de la Ve République et premier Premier ministre de cette dernière, Jean-Louis Debré semblait destiné à une carrière au sommet de l’État.
Magistrat de formation, il entre en politique en 1973 en intégrant le cabinet de Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture. Il devient député de l’Eure en 1986 et s’impose rapidement comme une personnalité influente au sein du RPR.
En 1995, lorsque Jacques Chirac accède à l’Élysée, il nomme Jean-Louis Debré ministre de l’Intérieur. Il doit alors faire face à une vague d’attentats islamistes à l’été 1995 et à des tensions sur l’immigration, notamment avec l’évacuation controversée des sans-papiers de l’église Saint-Bernard en 1996.
Un homme d’État
En 2002, il accède à la présidence de l’Assemblée nationale, où il reste cinq ans. Il se distingue par sa défense du rôle du Parlement et son attachement aux institutions de la République.
Son influence s’accroît encore en 2007, lorsque Jacques Chirac, en fin de mandat, le nomme président du Conseil constitutionnel. Il y reste jusqu’en 2016, marquant son passage par des décisions emblématiques, notamment l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2013.
Un observateur libre et engagé
Après avoir quitté la présidence du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré se consacre à l’écriture et au théâtre. En 2021, il monte sur scène pour adapter son ouvrage Ces femmes qui ont réveillé la France. Toujours attentif à la vie politique, il critiquait régulièrement la gestion des finances publiques et s’inquiétait de la montée des tensions institutionnelles.