Gérald Darmanin visé par une plainte après sa visite à Nicolas Sarkozy en prison : quand l’ami prend le pas sur le ministre
Un collectif d’avocats a déposé une plainte pour prise illégale d’intérêts après sa visite à Nicolas Sarkozy, incarcéré à la prison de la Santé. La Cour de justice de la République, seule compétente pour juger les ministres, a été saisie.
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Mercredi 29 octobre 2025, Gérald Darmanin s’est rendu discrètement à la prison de la Santé, à Paris. Pendant environ 45 minutes, le ministre de la Justice s’est entretenu avec Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans l’affaire libyenne.
Une rencontre amicale, selon son entourage, mais qui interroge profondément sur la frontière entre lien personnel et fonction ministérielle.
Une plainte pour "prise illégale d’intérêts"
Dès le lendemain, un collectif d’une trentaine d’avocats, parmi lesquels Jérôme Karsenti, Jérôme Giusti et Isabelle Dahan, a déposé plainte devant la Cour de justice de la République.
Les plaignants estiment que cette visite porte atteinte à la probité exigée d’un ministre de la Justice. Dans leur texte, ils évoquent une atteinte à la confiance que les justiciables doivent avoir envers la justice et ses représentants.
Le garde des Sceaux sur la sellette
En tant que dépositaire de l’autorité publique, Gérald Darmanin pourrait, selon les avocats, avoir enfreint le devoir d’impartialité attaché à ses fonctions. Le fait de rendre visite à un ancien chef de l’État condamné dans une affaire judiciaire encore en cours soulève un risque de conflit d’intérêts.
Le ministre, lui, n’a pour l’instant pas réagi à la plainte, mais il avait assumé cette visite sur France Inter, la présentant comme un geste « humain » envers un ami de longue date.
Nicolas Sarkozy, premier ex-président incarcéré
L’ancien président, condamné le 25 septembre à cinq ans de prison, a été écroué à la Santé le 21 octobre. Il s’agit d’une première historique sous la Ve République. Nicolas Sarkozy, qui clame son innocence, a fait appel et déposé une demande de remise en liberté. Celle-ci doit être examinée dans les prochains jours.
Et maintenant ?
La Cour de justice de la République devra déterminer si la démarche du ministre constitue une prise illégale d’intérêts. Une procédure qui pourrait s’avérer politiquement explosive pour Gérald Darmanin, déjà fragilisé par les critiques sur son impartialité.
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