Erik Marchand, la voix éternelle de la Bretagne s’est éteinte
Chanteur, clarinettiste, voyageur et passeur de culture : Erik Marchand, monument de la musique bretonne, est décédé à l’âge de 70 ans, jeudi 30 octobre 2025, en Roumanie.
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Né à Paris en 1955, Erik Marchand découvre très jeune le chant traditionnel breton. À 18 ans, il rencontre Manuel Kerjean et se passionne pour le kan ha diskan, le célèbre chant et contrechant breton. C’est le début d’une carrière foisonnante, jalonnée par des dizaines d’albums, des collaborations marquantes et une reconnaissance bien au-delà des frontières régionales.
Dans les années 1980, il fonde le groupe Gwerz avec Jacky Molard et Soïg Sibéril, posant les bases d’un renouveau du chant breton.
Le voyage comme horizon
Artiste du monde, Erik Marchand a fait de la rencontre et du métissage musical son terrain d’expression. Il chante à Washington en 1976 pour le bicentenaire des États-Unis, explore l’Europe de l’Est, et trouve en Roumanie une nouvelle famille musicale.
Son album An tri breur (1991), enregistré avec Titi Robin et Hameed Khan, reste une œuvre majeure. Un dialogue entre le chant breton, l’oud oriental et le tabla indien, salué comme un modèle d’ouverture et d’innovation musicale.
Un héritage vivant
Visionnaire et pédagogue, Erik Marchand fonde en 2003 la Kreiz Breizh Akademi à Poullaouen, en collaboration avec Gaby Kerdoncuff.
Jamais enfermé dans la tradition, Erik Marchand a su dialoguer avec toutes les esthétiques. De la musique bretonne au rock, en passant par les musiques du monde, il explore sans frontières, comme en témoigne l’album Before Bach (2004), enregistré avec Rodolphe Burger.
Son label Innacor, cofondé avec Jacky Molard et Bertrand Dupont, a accompagné de nombreux artistes de la scène bretonne contemporaine.
Un adieu plein d’émotion
Installé depuis des années à Poullaouen, près de Carhaix, Erik Marchand était une figure familière de la vie culturelle locale. Le maire, Didier Goubil, salue « un homme simple, présent dans tous les événements du territoire ».
Les hommages affluent depuis l’annonce de sa mort, saluant la disparition d’une voix emblématique, d’un humaniste et d’un bâtisseur de ponts entre les cultures.
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