Casse au Louvre : comment un commando a déjoué la sécurité du musée le plus protégé du monde

En plein jour, quatre hommes déguisés en techniciens ont réussi à s’introduire dans le Louvre et à dérober plusieurs œuvres. Une opération spectaculaire qui met en lumière de graves failles dans la sécurité du musée parisien.

Une attaque en plein jour, au cœur du temple de l’art
Une attaque en plein jour, au cœur du temple de l’art

Dimanche 19 octobre, en matinée, le musée du Louvre, symbole mondial de la culture, a été la cible d’un cambriolage d’une audace rare. Quatre individus vêtus de gilets jaunes et orange, se faisant passer pour des techniciens, ont déployé une nacelle pour atteindre la galerie Apollon. En quelques minutes, ils ont brisé une vitre et emporté plusieurs œuvres, sous les yeux des caméras… qui ne semblent pas avoir réagi.

Des alarmes silencieuses et des gardiens dépassés

Selon le protocole, chaque fenêtre du musée est équipée d’un système d’alarme capable de signaler la moindre effraction au poste de sécurité. Mais ce dimanche matin, rien n’a semblé fonctionner.
« Dans un musée comme le Louvre, une fenêtre cassée doit immédiatement déclencher une alerte », explique Samuel Paulin, responsable de la sécurité du musée Granet à Aix-en-Provence.
Les gardiens présents dans la galerie n’auraient reçu aucun signal. Une faille qui interroge sur la fiabilité du dispositif de surveillance.

Des effectifs en chute libre depuis dix ans

Pour les syndicats, ce cambriolage n’est pas une surprise. Depuis des mois, ils alertent sur le manque d’effectifs. « En dix ans, nous avons perdu 190 postes dans la sécurité et la surveillance », déplore Élise Muller, agente au musée et représentante SUD Culture.
Un audit de sécurité venait tout juste d’être mené par la direction, mais il semble déjà dépassé par les faits.

Un commando organisé et bien renseigné

Les enquêteurs cherchent désormais à identifier un groupe structuré, possiblement guidé par des donneurs d’ordre. « Ces individus étaient déterminés et savaient ce qu’ils faisaient », souligne Christian Flaesch, ancien directeur de la PJ de Paris.
Leur matériel ? Simple : un plan incliné, une disqueuse et une nacelle. Une opération minimaliste, mais d’une redoutable efficacité.

Une atteinte à la sécurité culturelle française

Ce cambriolage au cœur du Louvre n’est pas qu’un vol : il questionne la capacité de la France à protéger son patrimoine.
La procureure de Paris n’exclut aucune piste, y compris celle d’une ingérence étrangère. En attendant, le musée le plus visité du monde doit répondre à une question dérangeante : comment une telle faille a-t-elle pu exister sous ses verrières ?

Publié : 7h21 par
Gwen BROT

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