Attaque sur l’île d’Oléron : retour sur 35 minutes de terreur

Les faits ont commencé peu avant 9 heures, mercredi 5 novembre. À bord de sa voiture, un habitant de Saint-Pierre-d’Oléron a entrepris un trajet de trente-cinq minutes marqué par la violence. Parti de La Cotinière, il a d’abord percuté une première victime à Dolus-d’Oléron, avant de poursuivre sa route en direction du centre de Saint-Pierre.

Le dernier bilan communiqué par le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez fait état de cinq blessés, dont deux en urgence absolue, mais aucun pronostic vital n’est engagé. Parmi les victimes figure une femme de 30 ans qui venait de déposer ses enfants à l’école, ainsi qu’une collaboratrice parlementaire du Rassemblement national, très grièvement touchée. Les blessés, âgés de 22 à 69 ans, ont été transportés vers différents hôpitaux, notamment à Poitiers par hélicoptère.

Une interpellation sous tension

Après avoir mis le feu à sa voiture — dans laquelle les enquêteurs ont découvert plusieurs bonbonnes de gaz —, le suspect a été maîtrisé par les gendarmes à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique. Selon le maire de Saint-Pierre-d’Oléron, « c’est la fumée de son véhicule en feu qui a permis de le repérer ».
Lors de son arrestation, l’homme a crié "Allah Akbar", selon le procureur de La Rochelle. Ce dernier précise que le mobile reste à déterminer : la piste terroriste n’est pas confirmée, mais le Parquet national antiterroriste se tient « en observation ».

L’auteur présumé, Jean G., 35 ans, habitant de l’île d’Oléron, est connu pour des délits de droit commun, mais pas pour radicalisation. Originaire de Dordogne, il vivait sur l’île depuis plusieurs années. Sur ses réseaux sociaux, il partageait des contenus ésotériques et complotistes, mêlant références aux francs-maçons et critiques du président de la République.
Placé en garde à vue pour tentative d’assassinat, il parle peu, selon les autorités. Des perquisitions sont en cours et une conférence de presse du procureur de La Rochelle est attendue ce jeudi.