Affaire Le Scouarnec : une information judiciaire ouverte pour non-empêchement de crimes
Le parquet de Lorient a ouvert en juin une information judiciaire contre X pour non-empêchement de crimes, après la condamnation de Joël Le Scouarnec à 20 ans de prison pour violences sexuelles sur près de 300 victimes. La procédure vise les manquements supposés de responsables et institutions alertés dès 2005.
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Ce vendredi 18 juillet, le procureur de Lorient, Stéphane Kellenberger, a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour abstentions volontaires d’empêcher des crimes et délits contre l’intégrité physique. Cette démarche découle d’une enquête préliminaire ouverte dès 2020, et réactivée après les révélations du procès de Joël Le Scouarnec.
Le procès de l’ancien chirurgien s’est déroulé du 24 février au 28 mai dernier devant la Cour criminelle départementale du Morbihan. Joël Le Scouarnec, âgé de 74 ans, a été reconnu coupable de viols et agressions sexuelles sur 298 patients, dont une majorité de mineurs, et condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Les institutions responsables ?
Malgré une condamnation dès 2005 pour détention d’images pédopornographiques, Joël Le Scouarnec a continué à exercer dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France. Il a travaillé notamment à Quimperlé, Vannes, Lorient, Ancenis ou encore Les Sables d’Olonne. Aucun signalement n’a conduit à une suspension de ses fonctions.
L’information judiciaire vise des actes ou omissions d’acteurs institutionnels, sans désigner à ce stade de personne nommément. Elle pourrait permettre d’examiner les éventuelles responsabilités de directions hospitalières, d’administrations sanitaires ou d’instances professionnelles n’ayant pas empêché les faits malgré des signaux d’alerte.
L’attente du collectif des victimes
Cette procédure permettra au magistrat instructeur de mener des investigations complémentaires, sur la base du dossier mais aussi des témoignages recueillis durant les audiences. En mai dernier, plusieurs anciens responsables d’établissements hospitaliers avaient été entendus au sujet des conditions dans lesquelles le chirurgien avait été embauché et maintenu en poste.
Le collectif de victimes de Joël Le Scouarnec estime que de nombreuses agressions auraient pu être évitées si des mesures avaient été prises plus tôt. Il dénonce une série de défaillances ayant permis au praticien d’agir pendant près de trois décennies, sans que les institutions de contrôle n’interviennent efficacement.
Publié : 18 juillet 2025 à 16h56 par Dimitri COUTAND