Affaire Bétharram : trois hommes de 94 ans, 70 ans et 60 ans en garde à vue pour viols et agressions

Trois hommes ont été placés en garde à vue mercredi 19 février, pour viols et agressions, dans le cadre de l'affaire Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). Ils sont âgés de 94 ans, 70 ans et 60 ans.

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L’établissement catholique privé Notre-Dame de Bétharram, rebaptisé Le Beau Rameau en 2009
Crédit : Capture d'écran Google Maps

Trois hommes âgés de 94 ans, 70 ans et 60 ans ont été placés en garde à vue pour viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées, dans le cadre de l’affaire Bétharram, a annoncé le parquet de Pau mercredi 19 février 2025. Cette affaire, ce sont des décennies de violences physiques et sexuelles pour de nombreux garçons scolarisé dans l'établissement catholique privé Notre-Dame de Bétharram, rebaptisé Le Beau Rameau en 2009, à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), des années 1950 jusqu’au début des années 2000.

Plusieurs mis en cause et de nombreuses victimes

Depuis l'ouverture d’une enquête en février 2024, les plaintes ont augmenté. On en compte désormais 132. 60 comprennent un caractère sexuel. Parmi les 27 agresseurs au total – dont une douzaine sont encore en vie –, 14 sont visés par des faits de nature sexuelle. Parmi ces plaintes,"rares" sont celles qui ne sont pas prescrites.

Peu après l'ouverture de cette enquête, un laïc, qui était toujours employé par l’établissement, avait été démis de ses fonctions. À ce moment-là, il était visé par au moins huit plaintes, pour des violences, mais aussi des agressions sexuelles et des viols.

François Bayrou nie avoir été au courant

François Bayrou est accusé de n'avoir rien fait quand il était ministre de l'Éducation en 1996, après une première plainte d'un élève pour une violente gifle. Deux de ses enfants y ont été scolarisés. Son épouse y a enseigné le catéchisme. Le Premier ministre et maire de Pau dément. Mardi 18 février 2025, il a martelé, n'être "jamais" intervenu "ni de près ni de loin" dans le dossier.

Il a aussi contre-attaqué en visant le gouvernement de Lionel Jospin, au pouvoir à la fin des années 1990. "Si je ne savais pas, d'autres savaient", a déclaré le Premier ministre en mettant en cause deux anciennes socialistes : Elisabeth Guigou et Ségolène Royal. Toutes deux ont réagi. Elisabeth Guigou a déploré mardi 18 février 2025 une "misérable polémique politicienne" dans une déclaration à l'AFP. Quant à Ségolène Royal, elle s'est dite "scandalisée par les attaques du Premier ministre" en publiant sur le réseau social X ses instructions datant d'août 1997 sur les "violences sexuelles" dans les établissements scolaires. Elle a également annoncé déposer plainte "pour diffamation et dénonciation calomnieuse". 

L’inspecteur académique, qui concluait à l’époque que les élèves n’étaient pas "brutalisés", a exprimé des regrets. Il estime aujourd’hui que son rapport de trois pages"ne tient pas la route". 

Une vingtaine de victimes ont été indemnisées par la Commission Reconnaissance et réparation (CRR), qui accompagne les personnes abusées dans des congrégations catholiques. 

Publié : 20 février 2025 à 12h01 par
Margot DOUÉTIL

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