Sécheresse en Bretagne et Pays de la Loire : les nappes tirent la sonnette d’alarme
Le niveau des nappes phréatiques continue de baisser dans l’ouest du pays. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, certaines communes enregistrent déjà des seuils critiques. Une situation préoccupante à l’aube d’un été annoncé comme sec.
L’eau disparaît sous nos pieds
La situation hydrologique se dégrade rapidement dans l’ouest de la France. Au 15 juin, 80 % des nappes phréatiques de la moitié nord du pays étaient orientées à la baisse, contre 75 % fin mai. En cause : des pluies trop rares au printemps et un hiver moins rechargeant que prévu. Le Grand Ouest n’échappe pas à la tendance. Bien au contraire.
En Bretagne, un sol peu généreux
En Bretagne, les sols granitiques n’aident pas. Peu perméables, ils absorbent mal les pluies, ce qui limite la recharge des nappes. Résultat : en début juin, deux tiers des points de surveillance affichaient des niveaux inférieurs à la normale, selon les données de l’hydrogéologie régionale. La situation est particulièrement tendue dans le Finistère et les Côtes-d’Armor.
À Clohars-Carnoët, station balnéaire du sud Finistère, les instruments de suivi affichent un recul marqué. Le 20 juin, la préfecture a placé le secteur en vigilance sécheresse. Un signal précoce, alors que les températures ne cessent de grimper.
Des nappes très basses dans les Pays de la Loire
Même inquiétude de l’autre côté de la Vilaine. Dans les Pays de la Loire, la situation varie selon les territoires, mais certaines zones, notamment au nord-est, enregistrent des niveaux très bas. À Chéméré, au sud de Nantes, la nappe affleurante qui alimente les systèmes d’irrigation approche d’un seuil critique. Elle est particulièrement vulnérable aux fortes chaleurs.
Les services de l’État parlent d’un déficit pluviométrique d’environ 30 % ce printemps dans la région. Plusieurs cours d’eau enregistrent aussi des débits très en dessous des normales saisonnières.
Des restrictions en ligne de mire
Face à cette dégradation rapide, les préfectures appellent à une gestion responsable de la ressource. Limiter l’arrosage, éviter les lavages non essentiels et surveiller les prélèvements agricoles sont autant de gestes devenus urgents.
Si la tendance se poursuit en juillet, plusieurs bassins versants de l’ouest pourraient entrer en alerte renforcée, voire en crise. Ce serait un coup dur pour les agriculteurs, déjà fragilisés par des printemps successifs trop secs.
Dans un contexte de dérèglement climatique de plus en plus tangible, la baisse des nappes dans l’ouest de la France sonne comme un nouvel avertissement. Sans pluie soutenue dans les semaines à venir, l’été 2025 pourrait devenir un nouveau marqueur de crise hydrique pour les territoires bretons et ligériens.