Santé mentale des jeunes : un quart en dépression, l’alerte d’une enquête nationale

Un jeune sur quatre souffre de dépression en France, révèle une étude publiée le 2 septembre 2025 par la Mutualité Française avec l’Institut Montaigne et l’Institut Terram. L’enquête met en lumière des fractures sociales et territoriales profondes, notamment entre l’Hexagone et les Outre-mer, et pointe les freins persistants à l’accès aux soins.

Un quart des jeunes en dépression

Crédit : Stocklib

Réalisée auprès des 15-29 ans, l’étude « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer » dresse un état des lieux alarmant. Elle montre qu’un quart des jeunes Français souffre de dépression, avec une intensité plus forte dans les DROM, où 39 % des jeunes sont touchés. L’approche croise facteurs sociaux, économiques, culturels et environnementaux, offrant une vision globale du mal-être.


Des conditions de vie qui pèsent lourd


La précarité apparaît comme un facteur majeur : près de la moitié des jeunes en grande difficulté économique présentent des symptômes dépressifs, contre seulement 16 % chez ceux sans soucis financiers. Les inégalités se creusent aussi selon le territoire : 27 % des jeunes urbains se disent concernés, contre 20 % dans les zones rurales. Le genre accentue encore ces différences : 27 % des femmes souffrent de dépression, contre 22 % des hommes.


L’incertitude comme moteur d’angoisse


Crise environnementale, actualité internationale, avenir personnel : 94 % des jeunes expriment des inquiétudes sur au moins un enjeu majeur. Les réseaux sociaux, ambivalents, peuvent être un soutien mais aussi une source de violence et d’isolement. La qualité de vie joue un rôle clé : protectrice lorsqu’elle est stable, aggravante lorsqu’elle est fragile.


Des soins encore trop éloignés


Seulement 38 % des jeunes ont déjà évoqué leur santé mentale avec un professionnel. Le reste freine, par peur du jugement, par manque de moyens financiers ou par scepticisme sur l’efficacité des consultations. La majorité préfère donc gérer son mal-être dans un cadre privé, sans suivi médical régulier.


Les attentes d’une génération


Les jeunes réclament avant tout un meilleur accès aux soins psychologiques, plus abordables financièrement, ainsi qu’une sensibilisation accrue. Ils appellent aussi à valoriser les pratiques de bien-être comme le sport, la culture ou la relaxation. Au-delà du constat, l’étude interpelle : agir ne suffit pas à réparer, il faut prévenir, accompagner et surtout écouter ce que disent les jeunes de leurs besoins.

Publié : 2 septembre 2025 à 16h19 par Gwen BROT