La Loire-Atlantique veut redevenir bretonne : le combat arrive à Strasbourg
Le collectif Bretagne Réunie dépose un recours devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Après le refus du Conseil d’État, l’association espère que la justice européenne fera avancer la réunification de la Bretagne, 44 ans après la séparation administrative.
Un combat désormais européen
Le collectif Bretagne Réunie poursuit sa longue bataille pour rattacher la Loire-Atlantique à la Bretagne. Après avoir essuyé un refus du Conseil d’État en France, l’association a décidé de porter l’affaire devant la Cour européenne des Droits de l’Homme.Selon ses membres, le refus du conseil départemental d’organiser une consultation populaire sur cette question constitue une violation du droit de pétition, garanti par la Convention européenne.
Le mouvement s’appuie sur une pétition lancée en 2018, signée par 105 000 électeurs, réclamant une consultation officielle sur la réunification.
Un vieux rêve breton
Cette revendication n’est pas nouvelle. Depuis des décennies, de nombreux habitants de Loire-Atlantique réclament le retour de leur département au sein de la région Bretagne.Pour eux, l’histoire, la culture et l’identité commune justifient pleinement ce rattachement, que la réforme territoriale de 2015 n’a pas retenu.
Retour sur une séparation administrative controversée
La Loire-Atlantique a été détachée de la Bretagne en 1941, sous le régime de Vichy, lors d’un redécoupage administratif. Le département a alors été rattaché à la région des Pays de la Loire, créée officiellement en 1955.Cette décision, prise sans consultation de la population, a longtemps nourri le sentiment d’injustice et d’incompréhension chez de nombreux habitants du territoire.
Depuis, plusieurs mouvements culturels, politiques et associatifs, dont Bretagne Réunie, militent pour une réintégration du 44 à la région historique bretonne.
Une bataille politique et symbolique
Derrière la question du rattachement, c’est aussi un enjeu identitaire et démocratique qui se joue. Pour les partisans de la réunification, il s’agit de réparer une erreur historique et de redonner la parole aux citoyens.Le recours devant la Cour européenne des Droits de l’Homme pourrait redonner un nouvel élan à ce dossier emblématique.
Et maintenant ?
La CEDH doit d’abord décider si elle juge la requête recevable. Si elle l’accepte, la France pourrait être amenée à justifier son refus d’organiser une consultation.Une étape cruciale pour un combat qui, plus de 80 ans après la séparation, reste au cœur de la mémoire collective bretonne.