La France franchit le pas : Emmanuel Macron annonce la reconnaissance de l'État palestinien

Dans un contexte de crise humanitaire à Gaza et face à l’impasse diplomatique au Proche-Orient, Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance officielle de l’État palestinien dès septembre. Une décision lourde de sens, aux répercussions internationales, qui marque un tournant dans la position française.

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Le président français a surpris en publiant jeudi soir un message sur X, accompagné d’une lettre adressée à Mahmoud Abbas. Il y confirme sa volonté de reconnaître officiellement l’État palestinien dès septembre 2025. Une initiative longtemps repoussée, mais précipitée par l’ampleur de la crise humanitaire à Gaza, où famine, bombardements et chaos ravagent la population.


En visite en Égypte en avril, Emmanuel Macron aurait été profondément bouleversé par les victimes gazaouies. Selon la journaliste Rym Momtaz, "il a été marqué au point de ne plus pouvoir attendre". Cette expérience personnelle semble avoir joué un rôle déterminant dans sa prise de position.


Une pression politique croissante sur Israël


La reconnaissance s’inscrit également dans une stratégie diplomatique visant à faire pression sur Israël. Le Quai d’Orsay l’assume : la France veut "obliger Israël à cesser ses opérations militaires", permettre le passage de l’aide humanitaire, et obtenir la libération des otages. Paris entend raviver une dynamique vers une solution à deux États, mise à mal par les violences en Cisjordanie et l’absence de perspective politique.


L’échec des pourparlers de cessez-le-feu à Doha n’a fait que renforcer la conviction française qu’une initiative forte s’imposait. Tandis que les États-Unis et Israël pointent l’intransigeance du Hamas, Paris veut sortir de l’impasse.


Une vision européenne de la paix


Avec cette initiative, la France rejoint l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, qui ont reconnu la Palestine en mai 2024. Mais en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et puissance du G7, sa décision a un poids tout autre. Paris espère entraîner dans son sillage des alliés européens, notamment le Royaume-Uni, et influencer les États-Unis.


Macron entend ainsi redonner du sens au droit international, à la défense des droits humains, et positionner la France comme un acteur moteur pour une paix durable. Un pari audacieux dans un Proche-Orient fracturé — mais qui pourrait bien redessiner les lignes diplomatiques du XXIe siècle.

Publié : 25 juillet 2025 à 18h01 par Titouan Guibert