Giorgio Armani s’éteint à 91 ans : la mode perd son roi de l’élégance

« C’est avec une immense tristesse que le groupe Armani annonce le décès de son créateur, fondateur et infatigable moteur : Giorgio Armani », a indiqué la maison ce jeudi. Affaibli depuis plusieurs mois, le styliste avait déjà dû renoncer à ses défilés masculins à Milan en juin dernier.

Conformément à ses vœux, ses funérailles resteront privées. Toutefois, une chapelle ardente sera ouverte au public samedi et dimanche, au sein de l’Armani Teatro à Milan.

L’homme qui a redéfini l’élégance

Né en 1934 à Piacenza dans une famille modeste, Giorgio Armani a su imposer un style sobre, innovant et intemporel. Des costumes fluides aux silhouettes déstructurées, il a inventé un langage universel de l’élégance, devenant rapidement « Il Re Giorgio », le roi de la mode italienne.

Son influence dépasse largement les podiums. Le ministre italien de la Culture, Alessandro Giuli, a salué « une figure emblématique de la culture italienne qui disparaît ». Donatella Versace, émue, a déclaré : « Le monde a perdu un géant aujourd’hui. »

Du cinéma aux tapis rouges

Hollywood ne s’y est pas trompé. Armani a façonné l’image de stars comme Richard Gere dans American Gigolo, Kevin Costner et Sean Connery dans Les Incorruptibles, Leonardo DiCaprio dans Le Loup de Wall Street ou encore Christian Bale dans The Dark Knight. Sa signature est devenue indissociable du glamour du grand écran.

« Mon idée de l’élégance est née en regardant des films », confiait-il encore récemment. En 1990, Martin Scorsese lui consacre d’ailleurs un documentaire, Made in Milan.

Un empire au-delà de la mode

Plus qu’un couturier, Armani a bâti une véritable marque de vie : prêt-à-porter, haute couture, parfums, accessoires, décoration, hôtellerie de luxe… Son empire compte aujourd’hui plus de 600 boutiques dans le monde et plus de 10.000 employés.

En 2025, Forbes estimait sa fortune personnelle à 10,38 milliards d’euros, faisant de lui l’un des hommes les plus riches de la planète. Mais au-delà des chiffres, c’est son héritage stylistique qui reste gravé : un subtil équilibre entre sobriété, modernité et intemporalité.