Bâtiment : le cri d’alarme des artisans du Grand Ouest
Dans les Pays de la Loire comme en Bretagne, les artisans du bâtiment tirent la sonnette d’alarme. Entre carnets de commandes en berne, trésoreries sous tension et moral au plus bas, le secteur peine à entrevoir une éclaircie.
La situation des artisans du bâtiment ne s’aggrave pas mais reste dégradée
Crédit : France Assureurs
Dans les Pays de la Loire, la dernière enquête de la Capeb dresse un constat sans appel : l’activité ne redémarre pas. Les marges se réduisent, les trésoreries s’effritent, et les carnets de commandes manquent d’air. Près d’un artisan sur cinq envisage même de mettre la clé sous la porte, un niveau inédit depuis dix ans. En Loire-Atlantique, la proportion atteint presque un quart des entreprises.
Si les chiffres ne traduisent pas une aggravation brutale par rapport à 2024, ils confirment une fragilité durable. Le climat économique et politique instable entretient un sentiment d’inquiétude, accentué par des perspectives floues. Pour beaucoup, la visibilité dépasse rarement les trois mois, empêchant tout investissement ou recrutement serein.
En Bretagne, la crise s’installe dans la durée
De l’Ille-et-Vilaine au Finistère, en passant par le Morbihan, les artisans bretons font le même constat. La baisse du pouvoir d’achat et la crise de la construction neuve pèsent lourdement sur leur activité. Les chiffres d’affaires reculent, les marges fondent, et les défaillances se multiplient. Dans le Morbihan, seuls quelques artisans voient encore leurs carnets de commandes progresser, tandis que la majorité tente simplement de maintenir le cap.
La rénovation énergétique, censée être le moteur du secteur, peine à décoller. Les changements incessants dans les dispositifs d’aide et la complexité administrative découragent autant les professionnels que les particuliers. Dans certains départements, les artisans disent se sentir « noyés sous les contraintes », incapables de conseiller clairement leurs clients. Résultat : les chantiers se reportent, et la confiance s’effrite.
Un besoin urgent de stabilité et de soutien
Face à cette situation, les organisations professionnelles appellent à une réponse claire de l’État. Elles réclament la stabilisation des dispositifs d’aide à la rénovation, une simplification des démarches administratives et une meilleure visibilité sur les politiques du logement. Dans un contexte où la construction neuve ralentit, la rénovation doit devenir une priorité nationale, avec des outils lisibles et pérennes.
Si rien ne change, la spirale pourrait s’aggraver dans les prochains mois. Les signaux sont clairs : recul de l’activité, trésoreries exsangues, découragement des dirigeants. Les artisans appellent à un véritable sursaut collectif pour éviter que le secteur ne s’enfonce durablement.
Publié : 4 novembre 2025 à 17h02 par Titouan GUIBERT