Vacances, alimentation, logement : les privations des enfants repartent à la hausse en France

En 2024, plus d’un enfant sur dix n’a pas pu partir en vacances et un sur trois a subi au moins une privation matérielle. L’Insee alerte sur une aggravation des difficultés liées à l’inflation et des écarts qui se creusent selon les types de familles.

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Selon les données publiées par l’Insee ce jeudi 13 novembre, 11,2% des mineurs n’ont pas eu les moyens de partir une semaine hors du domicile en 2024. Après dix ans de baisse, ce taux remonte, conséquence directe des crises inflationnistes de 2022 et 2023 qui ont réduit le budget loisirs des ménages les plus fragiles. Les familles sacrifient souvent leurs propres vacances pour préserver celles des enfants : un adulte sur cinq y renonce.


L’étude révèle une progression d’autres formes de précarité. De nombreux enfants n’ont pas accès à des vêtements neufs (6,2%), à des chaussures de rechange (3,1%) ou même à une alimentation équilibrée, incluant viande, poisson, fruits ou légumes au quotidien. Certaines familles doivent désormais choisir entre se chauffer correctement ou régler leurs factures, une situation touchant 11% des mineurs.


Près d’un million d’enfants cumulent plusieurs privations


En 2024, 935 000 enfants cumulaient au moins trois des quinze critères de privation définis par l’Insee. Il peut s’agir d’un manque de matériel scolaire, de l’impossibilité de recevoir des amis, de ne pas participer à des activités extrascolaires ou de vivre dans un logement difficile à chauffer.


L’Insee souligne d’importants écarts selon le profil familial. Les enfants vivant avec un seul parent sont plus durement touchés : 16,3% d’entre eux cumulent plusieurs privations, contre 6,5% dans les foyers à deux adultes. Le risque augmente aussi fortement lorsque le foyer compte trois enfants ou plus. Vivre en logement locatif, notamment social, est également un facteur aggravant.

Publié : 13 novembre 2025 à 19h15 par Dimitri COUTAND